
Comprendre le droit de préemption en Belgique : l'essentiel


Le droit de préemption en Belgique est un mécanisme juridique qui peut avoir un impact significatif sur les transactions immobilières. Si vous êtes propriétaire, acheteur ou professionnel de l’immobilier, il est essentiel de comprendre comment ce droit fonctionne afin d’anticiper d’éventuels obstacles lors d’une vente ou d’un achat immobilier.
Dans cet article, nous allons voir les différentes formes de droit de préemption en Belgique, qui peut l’exercer, comment il s’applique, et quelles sont ses conséquences pour les vendeurs et les acheteurs.
Le droit de préemption est une prérogative légale permettant à une autorité publique ou à un organisme désigné d’acheter un bien immobilier en priorité lorsqu’il est mis en vente.
L’objectif principal de ce droit est de servir l’intérêt général, en permettant aux pouvoirs publics de contrôler l’aménagement du territoire, favoriser le logement social ou préserver certains sites d’intérêt.
Si un bien est situé dans une zone où s’applique un droit de préemption, le vendeur a l’obligation d’en informer l’autorité compétente avant de conclure une vente avec un acheteur privé.
La législation en matière de droit de préemption varie selon la région dans laquelle se situe le bien immobilier. Chaque région possède son propre cadre légal et ses règles spécifiques.
En Wallonie, le droit de préemption est réglementé par le Code du Développement Territorial (CoDT). Il s’applique principalement pour :
Lorsqu’un bien est situé dans une zone soumise au droit de préemption, le vendeur doit notifier son intention de vendre à l’autorité compétente, qui dispose ensuite de 60 jours pour décider si elle souhaite exercer son droit.
À Bruxelles, le droit de préemption est encadré par le Plan Régional de Développement Durable (PRDD) et s’applique notamment aux :
Le vendeur doit informer l’instance régionale ou communale compétente, qui dispose d’un délai de 30 jours pour répondre et éventuellement acheter le bien.
En Flandre, ce droit est principalement utilisé pour :
Le délai de réponse de l’autorité compétente est généralement de 60 jours après la réception de la notification de vente.
Lorsqu’un propriétaire met en vente un bien soumis au droit de préemption, il doit obligatoirement notifier cette intention à l’autorité compétente. Cette notification doit inclure :
À partir de la réception de la notification, l’autorité compétente dispose d’un délai (30 à 60 jours selon la région) pour décider si elle exerce son droit ou non.
Si aucune réponse n’est donnée dans le délai imparti, l’autorité est considérée comme ayant renoncé à son droit de préemption.
Les principaux bénéficiaires du droit de préemption sont :
✔️ Les autorités publiques régionales ou communales.
✔️ Les organismes de logement social (par exemple, la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale).
✔️ Les agences de développement urbain.
✔️ Certains organismes liés à la préservation du patrimoine ou de l’environnement.
Le but est d’utiliser ce droit pour contrôler l’urbanisation et préserver des zones spécifiques jugées d’intérêt public.
Le principal impact pour un vendeur est que la vente peut être retardée de plusieurs semaines à cause du délai légal de réponse de l’autorité.
Si l’autorité décide d’exercer son droit, le propriétaire est obligé de lui céder le bien, même s’il avait déjà un accord avec un acheteur privé.
Le prix de vente ne peut pas être modifié une fois la notification faite à l’autorité préemptante. L’autorité achète donc le bien aux mêmes conditions que celles prévues initialement.
Dans certaines situations, le droit de préemption ne s’applique pas :
Si un propriétaire estime que le droit de préemption a été exercé abusivement, il peut :
Exemple :
Vous souhaitez vendre un appartement situé en Région bruxelloise dans une zone de rénovation urbaine. Un acheteur privé vous propose 300 000 €.
Avant de finaliser la vente, vous devez notifier la commune ou la région. L’autorité dispose alors de 30 jours pour exercer son droit.
Le notaire joue un rôle clé dans la gestion du droit de préemption. Il est responsable de :
✔️ Vérifier si le bien est concerné par un droit de préemption.
✔️ Rédiger et envoyer la notification à l’autorité compétente.
✔️ S’assurer du respect des délais légaux.
✔️ Sécuriser la transaction pour éviter tout litige.
Le droit de préemption en Belgique est une procédure qui peut impacter une vente immobilière en allongeant les délais et en offrant la possibilité à une autorité publique d’acheter en priorité.
Avant de vendre un bien, il est indispensable de vérifier si ce droit s’applique et d’anticiper les démarches nécessaires. Faire appel à un notaire spécialisé ou un expert immobilier est fortement conseillé pour éviter toute complication juridique et finaliser la transaction en toute sérénité.