
Rétractation de l'acheteur : que faire en tant que vendeur


Vous faites face à une rétractation de l’acheteur au dernier moment ? C’est une situation frustrante et stressante, surtout lorsque tout semblait réglé. Dans cet article, nous allons voir ensemble comment réagir et quelles démarches entreprendre pour protéger vos intérêts en tant que vendeur en Belgique.
En Belgique, l’acheteur bénéficie d’un délai de rétractation de 14 jours lorsqu’il achète un bien à distance ou via une vente conclue hors établissement (ce qui est rare pour un bien immobilier). Toutefois, pour une vente immobilière classique via un compromis de vente signé devant notaire ou entre parties, il n’existe pas de droit de rétractation automatique, contrairement à la France.
Une fois le compromis de vente signé, il engage juridiquement les deux parties, sauf si des conditions suspensives ont été prévues dans l’acte (comme l’obtention d’un prêt). L’acheteur peut donc se retirer uniquement si l’une de ces conditions n’est pas remplie.
Si l’acheteur se rétracte sans motif valable ou hors des conditions suspensives prévues, cela peut avoir plusieurs impacts :
Avant toute action, relisez le compromis de vente pour vérifier si l’acheteur dispose d’une clause lui permettant de se rétracter. Voici quelques motifs légitimes de rétractation :
En Belgique, le compromis de vente prévoit généralement le versement d’un acompte de 5 % à 10 % du prix du bien, déposé chez le notaire. Si l’acheteur se rétracte sans motif valable après la signature du compromis, vous êtes en droit de conserver cet acompte en guise d’indemnisation.
Toutefois, si la rétractation est justifiée (par exemple, un refus de prêt confirmé par la banque), alors l’acompte devra être remboursé à l’acheteur.
Si l’acheteur se rétracte de manière abusive et refuse de payer l’indemnité prévue, vous pouvez entamer une procédure judiciaire pour exiger l’exécution forcée du compromis ou obtenir une indemnisation pour préjudice subi. Le tribunal de première instance peut être saisi pour statuer sur le litige.
Cependant, une telle procédure peut être longue et coûteuse, c’est pourquoi il est souvent préférable de négocier un accord amiable avant d’aller en justice.
Pour minimiser le risque de rétractation d’un acheteur, voici quelques conseils :
Avant de signer un compromis, demandez une preuve de capacité de financement (accord de principe bancaire, apport personnel, etc.).
Réduisez les conditions suspensives au strict nécessaire et fixez un délai maximum pour leur levée (généralement 30 à 45 jours pour l’obtention d’un prêt).
Un délai trop long peut permettre à l’acheteur de trouver un autre bien ou de changer d’avis. Un passage rapide chez le notaire réduit ce risque.
Un notaire ou un agent immobilier peut vous conseiller sur les meilleures pratiques et vous aider à sécuriser la transaction.
Certains acheteurs peuvent tenter de se rétracter en invoquant un faux refus de prêt ou une condition suspensive qui ne serait pas remplie. Dans ce cas :
Faire face à une rétractation d’acheteur est une situation frustrante, mais en connaissant vos droits et en prenant des précautions, vous pouvez limiter les conséquences et sécuriser la revente de votre bien. L’anticipation et l’accompagnement par des professionnels sont les meilleures armes pour éviter ce type de désagrément.
Si vous êtes confronté à une telle situation, n’hésitez pas à consulter un notaire ou un expert immobilier pour vous guider dans les démarches à suivre.